Chapitre 12

Le Kibbboutz Kfar Parsianim se trouve à une dizaine de minutes de la gare, dans ce qui était auparavant un lotissment de villas. On peut encore reconnaître dans la structure les anciennes maisons: les nouvelles constructions se sont rajoutées aux anciennes, et l’ensemble ressemble mainteant à un petit village.

La carrosse rentre dans la rue principale du kibboutz, et s’arrête devant un des bâtiments. Un vieux monsieur sort d’une des maisons et donne le bienvenu à nos amis.

« Shabbat shalom! » salue le vieux monsieur. « On vous attendait avec impatience! vous avez fait bon voyage? »

« Oui, tout à fait! » répond David. « Nous avons fait un tour à Clermont-Ferrand, visité la ville, et nous avons rendu visite à Tonton Uriel ».

« Le vieux Uriel, comment va-t-il? »

« Très occupé par la politique, comme d’habitude. »

« Et le reste de ta famille? Ta maman, Ysaline, elle va bien? »

« Oui, et elle vous salue. Elle dit que ici nous nous trouverons bien! »

« Ça, c’est sur » rigole le vieux monsieur. « venez, je vous montre le Kibboutz! Et, si jamais, mon nom est Youcef »

« Enchantés. Les notres sont Mathieu, Sophie et David ».

Youcef guide nos amis dans un dortoir plein de lits superposés. « Voici votre nouveau chez vous! Vous pouvez laisser vos affaires ici, comme ça vous serez plus libres pour la suite! ». Nos amis suivent le conseil, et laissent leurs bagages dans un coin avec plusieurs lits libres. Le vieux monsieur reprend le tour. « Voici la salle de réunions » « Voici la synagogue », « voici le verger » « voici le jardin potager » « Voici le stand de tir… »

« Pourquoi un stand de tir ici, dans un kibboutz en plein milieu de l’Auvergne? » demande Mathieu.

« Justement » répond Youcef. « Il nous faut un stand de tir ici, car l’Auvergne est une terre sauvage, et ici à Neussargues c’est Tsahal qui s’occupe de l’ordre public ».

« Tsahal? »

« Tsva Haganah LeOvern (צבא ההגנה לאוברן), l’Armée de Défense Auvergnate. D’ailleurs, vous avez fait l’armée, à Paris? »

« Non! » lui répond Sophie. « Bien au contraire, à Paris nous étions plutôt pacifistes. »

« Pacifistes ou pas, ici il faudra faire avec, et apprendre l’usage des armes. On se voit demain midi au stand de tir. »

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(source image)

Le jour d’après, peu avant midi, Youcef passe réveiller nos amis.

« Vous êtes prêts? » « Plus ou moins » lui répond Sophie, pas très enchantée à l’idée de partir au stand de tir. Si d’un côté sophie aime bien les militaires, l’idée de s’engager elle-même dans l’armée ne lui parle pas trop. Comme tous les parisiens, nos amis ont été élévés dans le pacifisme radical, et l’idée de s’armer pour protéger leur communauté est un vrai choc pour eux.

BANG! BANG! BANG! BANG! Au stand de tir, Sophie est la première à tirer. 4 tirs, 4 bons coups.

« Pas mal » la félicite Youcef.  » au prochain! »

BANG! BANG! BANG! BANG! Maintenant, c’est le tour de Mathieu. 4 tirs, 4 bons coups.

« Cool » le félicite Youcef.  » au prochain! »

BANG! BANG! BANG! BANG! Dernier à tirer, David. Il tire 4 fois, mais à chaque fois il rate sa cible.

« Dommage! » lui dit Youcef. « Il faudra encore essayer un peu, avant de pouvoir intégrer l’armée: pour l’instant, on te trouvera un emploi dans le civil. »

Quant à vous, » Youcef se tourne vers Sophie et Mathieu « bienvenus dans Tsahal! »

Chapitre 14.