« C’était…Intéressant. » – réfléchit Stella pendant que son train l’amène à Murat. L’expérience d’une relation suivie avec un homme est quelque chose de nouveau pour elle, et Stella a de la peine a trouver les mots pour définir ses sentiments. Bien sûr, Stella n’est pas à sa première expérience amoureuse, mais c’est la première fois qu’elle s’affiche comme en étant en couple. Dans tous les autres cas, ses histoires sentimentales étaient assez éphémères: des histoires de sexe sans sentiments, sur le fond d’une vie rebelle et indépendante.
« C’était intéressant, mais il faut faire attention: le couple reste quand-même une institution facho-patriarcale. On rencontre un homme, on tombe amoureuse, et avant qu’on puisse s’en rendre compte, on finit femme au foyer. » La relation avec Mathieu va contre tous les principes moraux de Stella, et continuer une telle relation équivaudrait à enfreindre ses vœux de Féminisme, Anticapitalisme et Anarchie Relationnelle. « Heureusement, Mathieu est en couple avec David et Sophie, et je n’étais pas sa seule compagne. Sinon, ça aurait été la honte! »
« C’était intéressant, mais maintenant il ne me faut pas de distractions, car j’ai une nouvelle vie à commencer! » Le train entre en gare de Murat, et Stella se prépare à descendre. « Courage »- se dit Stella -« Maintenant, il faut monter! » Stella met son sac à dos sur les épaules, descend du train et commence a monter en direction du Nowhere.

Murat est une petite ville médiévale, pleine de vie. Les rues sont bordées de petits commerces, qui vendent une peu de tout: boulangeries, commerces alimentaires, réparateurs de meubles, ateliers artisanaux en tous genres. Et les rues sont pleines de gens qui, à pied, à vélo ou à cheval, transportent toutes sortes d’objets.
Le Nowhere se trouve tout en haut du village, et pour y arriver il faut marcher une vingtaine de minutes depuis la dernière maison. Il s’agit d’une vieille ferme, qui est en train d’être renovée dans le style typique des burners.
Stella sonne à la porte, et un vieux monsieur vient ouvrir. « Bienvenue à la maison » la salue. Stella rentre, et se retrouve dans la cour de la ferme, où des gens de toutes âges sont occupés à des activités diverses. Le vieux monsieur guide Stella à l’étage, jusqu’à sa nouvelle chambre. La chambre est petite et très simple, comme une cellule monastique.
« Rendez-vous à 19h, pour le souper » – lui indique le vieux monsieur – « à plus tard! » et sort de la pièce, laissant Stella seule. Stella monte sur le lit, et reprend à réfléchir sur les événements des derniers jours. Sa nouvelle vie est ptête à commencer.