Après deux jours passés à Clermont-Ferrand, il est temps pour nos amis de quitter la ville et continuer leur voyage vers Neussargues et Murat. Mathieu, Sophie, David et Stella préparent leurs bagages, quittent l’hôtel, et repartent vers la gare.
L’Aubrac est un des trains mythiques d’Auvergne, qui rélie Clermont-Ferrand à Béziers et à Toulouse. La clientèle de l’Aubrac est assez variée: des villageois du Cantal qui viennent dans la Capitale pour des démarches administratives, des étudiants de l’Université qui rentrent dans leurs villages pour le weekend, des commerçants qui viennent faire des affaires à Clermont, quelques jeunes et familles qui partent vers la mer…
Mathieu, Sophie, David et Stella prennent place dans un compartiment du train. Ils rangent leurs bagages, et ils s’assoyent dans le compartiment. Sophie et David d’un côté, Mathieu et Stella de l’autre.
Le train se met en marche, et commence sa course vers le Sud.
« Tu viens un moment avec moi? » demande Mathieu à Stella. « Bien sûr! » Ils se lèvent, sortent du compartiment, et restent dans le couloir à regarder par la fenêtre.
« Tu sais, j’ai beaucoup apprécié ces deux jours avec toi à Clermont » dit Mathieu après un long moment de silence « et maintenant je suis triste, car d’ici une heure nos chemins se sépareront ».
« Il ne faut pas être triste! » répond Stella. « Il y a une nouvelle vie qui s’ouvre à toi! T’auras une nouvelle maison, un nouveau travail, des nouveaux amis… Et puis tu as aussi Sophie et David, qui t’aiment bien et qui seront tojours à côté de toi! »
« Oui, tout à fait. » admet Mathieu. « Mais sans toi ce n’est pas la même chose! »
« Tu dis ça parce que tu es amoureux » répond Stella. « Mais dans quelques jours tu auras fait plein de nouvelles expériences, rencontré plein de nouvelles personnes, et tu m’aurs déjà oubliée ».
« M-moi… » Mathieu essaie de dire quelque chose, mais ses pensées sont confuses.
« Et puis, tu pourras toujours venir me voir à Murat » continue Stella. « Au final, de chez moi à chez toi ce sont juste une dizaine de kilomètres: ces prochains jours tu vas bosser dur, tu économises des sous pour deux jours de vacances et un billet de train, et tu viens me voir. Je te montrerai la vie dans le Nowhere: tu verras, ça vaut la peine! »
« Et tu viendras me voir dans notre kibboutz? »
« bien sûr! »
Le train arrive en gare de Neussargues.
« Neussargues, Prochain arrêt Neussargues! » dit une voix dans le couloir. « Nous marquerons 10 minutes d’arrêt à Neussargues, le temps de séparer le train et de changer de locomotive. Les passagers à destination de Béziers sont priés de monter dans les 4 premières voitures, les passagers à destination d’Aurillac sont priés de monter dans les 4 dernières voitures ».
Mathieu, Sophie et David descendent leurs bagages sur le quai, suivis par Stella, qui profite des 10 minutes d’arrêt du train pour faire un dernier bisou à Mathieu. Puis, Stella remonte dans le train, qui repart en direction d’Aurillac.

« Ne sois pas triste, tu vas la revoir bientôt! » chouchote Sophie à Mathieu. « Et puis tu as toujours moi! » Sophie fait un bisou à Mathieu.
Nos amis sortent de la gare, où 2-3 carrosses attendent leurs clients.
« Bonjour, pour le kibboutz Kfar Parsianim? »
« Shalom! Pour le kibboutz ça vous fait 20 francs, mais avant 17h28 je vous y amène pas »
« Pourquoi? qu’est-ce que se passe à 17h28? »
« Parce que à 17h28 le soleil se couche, et on sort du shabbat. Et pendant qu’on est dans le shabbat, on ne monte pas au kibboutz ».
« Et que pouvons-nous faire jusqu’à 17h28? »
« Vous pouvez vous faire plaisir: aller boire un verre, prendre un bon repas, vous retrouver entre vous, faire l’amour… le shabbat c’est un jour de fête, il faut en profiter! »
Nos amis se posent dans un café, commandent trois chocolats chauds, et se posent sur un canapé.
« Cette dernière semaine a été intense » lance David. « L’Auvergne est particulière, mais elle est quand même fort intéressante! »
« C’est une société qui est propice à la rencontre » lui répond Sophie. « Dès que nous sommes arrivés là nous n’avons pas cessé de trouver des nouveaux amours! »
« C’est vrai… » commente Mathieu, l’air rêveur.
Nos trois amis passent encore un moment à discuter sur leurs dernières expériences, et le temps passe rapidement. Il est maintenant 17h30: ils règlent leurs consommation, reviennent vers la carrosse, montent à bord, et partent à destination du Kibbboutz Kfar Parsianim et de leur nouvelle vie.