Depuis quelques années, j’observe une division de plus en plus marquée entre deux courants de la Gauche. La partie de la société qui était basée sur des valeurs de solidarité, spiritualité, écologie et amour libre est en train de se séparer en deux courants qui chaque jour deviennent de plus en plus inconciliables.

Le point chaud de cette division? La confiance en l’État. La gauche est en train de se diviser entre:

  • un courant « étatique », pour lequel l’État est une entité bienveillante, qu’il faut corriger de temps à autre (notamment avec davantage d’aides pour les plus faibles et les plus démunis) mais qui s’occupe en premier lieu du bien-être de la population.
  • un courant « anarchiste », pour lequel l’ État est l’incarnation terrestre de Babylone: une entité corrompue, dont le seul intérêt serait l’extraction des ressources en faveur des plus riches.

Jusqu’à présent, les deux courants vivaient l’une à côté de l’autre sans trop de problèmes: l’État était une entité plus ou moins invisible, et on pouvait vivre tous ensemble sans donner trop d’importance à la différence entre étatiques et anarchistes. Les étatiques organisaient des manifestations de temps à autre, et les anarchistes y participaient sans trop de soucis (une manifestation est toujours une bonne excuse pour faire la fête)

Maintenant que les États sont en train de s’effondrer les uns après les autres, les étatiques et les anarchistes sont tous les deux en train de radicaliser leurs positions:

  • Les étatiques demandent à l’État qu’il donne encore plus d’aide aux plus faibles et aux plus démunis. Dans la version extrême de ce raisonnement, l’État devient une gigantesque machine à redistribuer des aides, et les faibles et démunis sont classés en fonction de leur privilège, selon une classificatiton de plus en plus complexe.
  • Les Anarchistes voient dans l’effondrement de l’État une occasion unique pour se libérer de la complexité de la société contemporaine et revenir à un monde plus sobre et plus simple.

Étatiques et anarchistes, qui avant étaient très proches les uns des autres, se retrouvent même des deux côtés opposés de la barricade: les étatiques avec le centre et la droite libérale, les anarchistes avec l’extrême droite.

Si pour les anarchistes ce changement se fait naturellement, pour les étatiques, ce changement de paradigme est brutal: voici le point de vue d’un étatique qui observe avec stupeur que les anarchistes sont devenus ses adversaires politiques.

Pour votre information: ce site est né au moment où, je suis sorti de la gauche étatique et je suis devenu anarchiste.