Samedi dernier, j’étais invité à l’assemblée générale de l’ADER (association pour le développement des énergies renouvelables). On a eu pas mal de discussions intéressantes, quoique un peu animées (le couple décroissance – envie de gagner de l’argent passe mal dans les milieux alternatifs).
Parmi les idées intéressantes que j’ai découvert pendant cette journée, une m’a particulièrement fasciné, la Bière des Faucheurs.
Derrière la Bière des Faucheurs il y a un collectif militant, qui s’oppose avec tous les moyens (légaux et illégaux) à la cultivation de plantes OGM en France. En conséquence, ce collectif est plus ou moins tout le temps en procès avec les grands groupes producteurs d’OGM, tels que Monsanto, Syngenta, Bayer.
Pour payer ses procès, le collectif vend des bières. Les bières sont produites par des producteurs locaux et sont garanties sans OGM.
Le modèle est très intéressant, et très utile pour toutes les entreprises à but social qui veulent vivre sans besoin de subventions publiques.
En résumant, le modèle est le suivant:
- Une association cherche à monter un projet (social, militant, innovant, etc…) à but social et pas forcement rentable.
- Une entreprise, émanation du groupe, produit des objets pas innovants, mais en lien avec le but social de l’association.
- Le bénéfice obtenu par la vente des objets, une fois que les travailleurs ont été payés, sert à financer l’association, qui peut utiliser cet argent pour son but social, militant, innovant, etc…
Avec ce modèle, on obtient des bénéfices sur plusieurs plans:
- On peut financer une association et des projets sociaux, militants, innovants, sans besoin de passer par les financements publiques. De cette manière, on est indépendants des décisions du gouvernement, et on n’est pas liés à un parti ou une couleur politique.
- On peut créer des places de travail, et permettre ainsi à des qui le veut de quitter le système de se consacrer à 100% dans une activité qui correspond à ses idéaux.
- Un groupe militant se transforme en acteur économique: par rapport aux associations et aux militants, les acteurs économiques ont beaucoup plus de pouvoir auprès des pouvoirs publics, et ont beaucoup plus de possibilités de faire passer leur message.
Donc, modèle intéressant, à suivre!
Il faudrait quand même vérifier les limites juridiques…. Je me souviens d’une association dont la nature non lucrative avait été contestée çar elle fournissait des assurances à ses membres.
J’aimeJ’aime
J’avais pas bien lu ta phrase : « une entreprise, émanation du groupe… ». Donc c’est ok!
J’aimeJ’aime
oui, pour un business social il faut les deux: une entreprise et une association. Et l’entreprise verse régulièrement une partie de son bénéfice à l’association.
Un autre modèle est celui où l’association mandate la société pour réaliser son but, et la société peut embaucher des gens pour réaliser le but de l’association.
J’aimeJ’aime